Curieux de mettre côte à côte ces deux mots. Dans les relations humaines, c'est en général le plus fort qui impose sa loi au plus faible. Dans les dictatures, cela se fait de manière brutale, dans les démocraties, il faut faire joli et on adjoint au discours un bel enrobage juridique. Ainsi, dans le cas des démocraties, a le statut de légal ce qui en réalité est voulu par le dominant. Ainsi de l'extraterritorialité du droit US. La "communauté internationale" (entendons par là l'Occident) n'a jamais rien demandé de tel, et pourtant les entreprises des pays européens ne sont pas défendues par les gouvernements dont ils dépendent lorsqu'elles sont condamnées à verser des amendes au gouvernement US par un tribunal US. Idem pour les sanctions qui visent un pays: quand les US, ont par exemple, décidé de renier leur engagement pour favoriser une solution politique à la question du nucléaire iranien, les Etats européens se sont aplatis. Idem pour les guerres impérialistes voulues par les US, les Etats européens suivent, s'abritant hypocritement derrière le devoir d'ingérence pour masquer leur lâcheté. Idem pour la "généreuse" aide au développement: la contrepartie en est la spécialisation dans un domaine précis. Lorsque l'Etat bénéficiaire de l'aide a réalisé les investissements souhaités et souscrit au dogme de la libéralisation, les marchés financiers savent organiser une chute des cours du produit exporté. FMI et Banque mondiale exigent alors des mesures d'assainissement, entre autres la suppression des prix garantis aux producteurs. S'enclanche ensuite la spirale de la dette et l'enfoncement dans le sous-développement. Les Etats asiatiques, Chine en tête, ont réussi à éviter ce piège, mettant en avant leur souveraineté qui n'était pas à discuter, et ont ainsi réussi à échapper à la férule du FMI.
Pour les Occidentaux, est légal ce qui sert les intérêts de leur caste dirigeante, est illégal ce qui sert les intérêts d'Etats restés souverains.
Il s'agit naturellement pour les politiciens à la solde des fonds d'investissements (devrait-on dire de prédation?), de masquer tout cela sous un discours "politiquement correct", où l'on organise transgression sur transgression pour se donner un vernis de "progressiste". Ne soyons pas dupe de leur manège et de celui de leurs "idiots utiles". Ceux-ci surjouent l'indignation (wokisme) pour faire croire qu'ils n'ont qu'un nouveau statut de victime. Sachons, quant-à-nous, manifester notre exaspération face à leurs divagations, déconstruire le discours transgressif et abattre la politique impérialiste.